MIAI Grenoble-Alpes, l’institut 3IA grenoblois
MIAI Grenoble-Alpes, l’institut 3IA grenoblois
Il fait partie de l’un des quatre dossiers labellisés 3IA de l’Hexagone. L’institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle grenoblois, MIAI Grenoble-Alpes a été officiellement lancé le 6 juin lors du Global Challenges Science Week de l’Université Grenoble-Alpes. Un institut majeur qui est amené à monter rapidement en puissance. Explications.
L’institut pluridisciplinaire d’intelligence artificielle, MIAI Grenoble-Alpes s’inscrit dans le cadre du programme national pour l’IA annoncée par le Gouvernement afin de soutenir un nombre limité de pôles de recherche, de formation et d’innovation. Sur une douzaine de projets présentés, quatre sites ont été retenus : Grenoble, Nice, Paris et Toulouse. Ces 4 instituts 3IA sont labellisés pour une période de quatre ans et bénéficient d’un financement global minimal au titre du programme prioritaire de recherche du PIA3 de 75 M€. À cela s’ajoutent les cofinancements provenant notamment de partenaires privés qui devraient doubler l’enveloppe pour atteindre, au minimum, 225 M€. Pour l’heure, l’institut MIAI Grenoble-Alpes dispose d’un budget annuel de 18,5 M€.
L’objectif du programme 3IA ? Développer autour de l’IA, un réseau interdisciplinaire de classe mondiale en recherche, doubler le nombre de personnes formées à l’IA à Grenoble, soutenir l’innovation dans les grandes entreprises, les PME et les start-ups ainsi qu’informer et interagir avec les citoyens sur tous les aspects de l’IA.
Les spécificités de l’institut MIAI Grenoble-Alpes
Hébergé sur le site de l’université Grenoble Alpes au sein du bâtiment IMAG, l’institut pluridisciplinaire d’intelligence artificielle grenoblois, MIAI (Multidisciplinary Institute in Artificial intelligence, a ainsi vu le jour le 6 juin dernier.
L’institut MIAI Grenoble-Alpes articulera ses travaux autour de sept axes répartis en deux catégories :
Les systèmes IA du futur :
- Machine learning & raisonnement : le but étant de rendre l’IA, et plus particulièrement le Machine Learning, plus performante grâce à de nouveaux modèles mais aussi de nouvelles façons de structurer les données d’apprentissage. Il s’agit également de rendre l’IA plus compréhensible pour ensuite se poser la question de la responsabilité.
- Hardware et architecture embarquée pour l’AI : aussi appelée Edge Computing, il s’agit du nouveau paradigme de l’IA. Les calculs sont ainsi réalisés sur place et non plus sur le Cloud. Or, pour mener à bien ces ambitions, il est nécessaire de concevoir et développer des technologies hardware permettant de traiter des données en temps réel et directement sur un smartphone ou un capteur par exemple.
- Perception et interaction : les travaux de cet axe viseront à optimiser la perception et les interactions des IA avec leur environnement. Ces derniers toucheront donc la robotique (qui donne un « corps » à l’IA), le Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN ou NLP) et la Vision par Ordinateur (Computer Vision).
L’IA, les êtres humains et l’environnement :
- IA et société : l’IA promet de bouleverser notre société. L’objectif de cet axe de recherche sera d’établir une éthique et cadre juridique pour ces technologies tout en se questionnant sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans notre société.
- Santé : les applications de l’IA dans le domaine de la santé se font de plus en plus nombreuses et performantes, il semblait important d’investiguer cette voie. Les travaux porteront ainsi sur la médecine 4P (Prédictive, Personnalisée, Préventive, Participative), la découverte de nouveaux biomarqueurs ou encore l’intelligence médicale assistée par ordinateur.
- Environnement et énergie : dans ce domaine, les recherches viseront à faire émerger des solutions IA contre les catastrophes naturelles (pollution, séismes, etc) mais aussi pour l’optimisation de la gestion d’énergie (smart grid).
- Industrie 4.0 : enfin, le dernier axe de travail s’articule autour de l’industrie 4.0. Les travaux porteront ainsi sur la qualité prédictive (optimisations concernant les matériaux, les machines et les processus) et sur la place de l’humain dans l’industrie puisque l’IA permettra aux supply chains de se configurer de manière optimale grâce à l’exploitation des données remontées.
Quatre axes prioritaires
« Les axes de recherche retenus pour Grenoble dans le thème IA pour les humains et l’environnement portent en priorité sur la société, la santé, l’environnement et l’énergie ainsi que l’industrie 4.0 », indique Eric Gaussier, directeur de l’institut MIAI Grenoble-Alpes. Des secteurs ou la métropole grenobloise disposent d’une expertise de longue date avec la présence de pôles de compétitivité comme Minalogic ou encore du cluster sur l’énergie, Tenerrdis.
« Dans la catégorie IA et société, de nombreux collègues des sciences humaines et sociales s’interrogent déjà sur cette thématique : quelles sont les conditions d’acceptation de l’IA ? De quelle manière pouvons-nous envisager un cadre visant à la réguler ? Les questions sont nombreuses. Quant au domaine de l’industrie 4.0, le territoire compte déjà des partenariats, pour certains historiques, notamment franco-allemands, avec l’Institut Fraunhofer-Gesellschaft spécialisé dans la recherche en sciences appliquées. » Et Eric Gaussier de poursuivre : « nous nous concentrerons également sur les trajectoires de santé et la médecine personnalisée, pour l’environnement, sur la sismologie et l’écologie alpine. »
Au total, l’institut s’appuiera sur 32 chaires dont une focalisée sur l’éthique de l’IA, ainsi qu’une financée dans le cadre de l’Idex.
Des projets collaboratifs répondant à une problématique précise en partenariat avec des entreprises sont également prévus. Plus de 250 chercheurs seront impliqués à raison d’une centaine d’enseignants-chercheurs et 150 non-permanents. Pas moins de 25 laboratoires sont représentés (GipsaLab, Lig, TIMA, LPNC, etc) et 55 entreprises, dont Neovision, ont apporté leur soutien à MIAI.
Doubler le nombre d’étudiants et de professionnels formés en IA d’ici 5 ans
Actuellement, 700 étudiants bénéficient d’une formation autour de l’IA au sein de l’UGA. « Avec cet institut, nous comptons doubler ce nombre d’ici cinq ans. MIAI disposera de cursus propres en dispensant des enseignements, en particulier, en alternance tout en valorisant les parcours individuels ouvrant à une certification en IA décernée par l’Institut. Il se déclinera en 2 qualifications « cœur IA » et « applications de l’IA». »
Les entreprises ne sont pas laissées de côté ! Elles bénéficieront, d’une part, d’étudiants formés aux divers aspects de l’IA afin de faire face à leurs problématiques de recrutement et d’autre part, de formations spécifiques permettant une montée en compétences de leurs collaborateurs. « La création de startups sera encouragée en invitant les jeunes à intégrer des cursus orientés entrepreneuriat à travers divers dispositifs et structures tels que Pépite Oser, IncubaGEM, la SATT Linksium, etc. »
Perspectives
Mieux ! « Au cours des dix prochaines années, nous prévoyons de contribuer à la prochaine étape du développement de l’IA, où le niveau de prévisibilité, de flexibilité et d’explicabilité des systèmes rendront leur utilisation plus facile par l’Homme. Les outils destinés à la récolte et à la fusion de données à grande échelle provenant de diverses sources seront disponibles avec des systèmes interactifs intégrant un plus large éventail de connaissances. »
L’Institut compte organiser, une fois par an, un MIAI Days, un événement présentant aux acteurs du territoire sur une journée les avancées et réalisations de l’institut. « Nous réfléchissons à la mise en place d’une autre manifestation qui prendra la forme d’un débat avec nos concitoyens », souligne son directeur.
Et Eric Gaussier de conclure : « Nous espérons des percées dans les dimensions sociales et environnementales en particulier par une réforme du système de santé avec des traitements médicaux personnalisés, plus efficaces et moins invasifs. Nous espérons aussi nous doter d’outils qui permettront à l’humanité de mieux surveiller et protéger son environnement. Nous souhaitons enfin améliorer la compréhension des intérêts et des risques du développement de l’IA pour les sociétés humaines. »
MIA Grenoble-Alpes en chiffres
- Une labellisation sur une durée initiale de quatre ans ;
- Un budget annuel de 18,5 M€ provenant de l’ANR (Agence nationale de la Recherche) ;
- 32 chaires à terme ;
- 250 chercheurs, dont 100 enseignants-chercheurs et 150 non-permanents ;
- 55 entreprises sont engagées actuellement (dont Neovision, ST, HPE, Siemens, Facebook Google, Atos, Schneider Electric, etc.) dans l’institut ;
- 25 laboratoires représentés ;
- 7 thématiques de l’IA abordées réparties en deux catégories ;
- 8 programmes de master sont consacrés à l’IA ;
- Moins d’un an pour monter le projet de l’Institut et le présenter !
Neovision dans MIAI Grenoble-Alpes
Début 2019, Neovision a lancé un programme s’inscrivant parfaitement dans la logique de l’institut : la Bourse Excellence IA. Cette initiative a permis de financer les stages de recherche de 4 étudiants dans des laboratoires de la région. Une première expérience de recherche pour ces étudiants de M1. Suite à la réception de candidatures (proposition d’un sujet de recherche appuyée par une lettre de recommandation rédigée par un chercheur encadrant), un jury composé d’industriels et d’académiques a sélectionné les 4 projets les plus attrayants. Suite à ces stages, les étudiants vont maintenant être accompagnés par Neovision pour présenter leurs travaux publiquement.
Enfin, Neovision, de par son expertise, se positionne comme un accélérateur de transfert technologique. Effectivement, sachant dialoguer avec le monde académique comme avec l’industrie, Neovision favorise l’application des dernières avancées scientifiques dans les entreprises. Ainsi, les travaux de recherches sont valorisés et le déploiement de l’IA se voit facilité.